La mobilité lourde c’est-à-dire les bus, les trains et véhicules de marchandises est à l’origine d’une pollution particulièrement importante. Les constructeurs spécialisés sur ce segment doivent alors faire évoluer leurs stratégies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans cette optique, ils envisagent le lancement de plus de poids lourds propres pour être en accord avec les objectifs de neutralité carbone.
De nouvelles règlementations pour les constructeurs de poids lourds
Ces derniers temps, on parle énormément des nouvelles règlementations européennes de 2019 qui ont engendré de profondes transformations chez les constructeurs de voitures désormais contraints de fabriquer des véhicules plus « propres ». Sauf que ces contraintes règlementaires s’appliquent également pour les fabricants de camions qui doivent faire le nécessaire afin de réduire de façon drastique les émissions polluantes de leurs poids lourds. Ces derniers engendrent près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur du transport en Europe. À part les GES, le rejet de particules fines constitue aussi une autre problématique à gérer étant donné que 98% des 6,2 millions de poids lourds sillonnant le continent fonctionnent au diesel. Face à cette situation, les grands patrons du secteur ont décidé de s’imposer des objectifs clairs et ambitieux. Ils envisagent l’arrêt de l’utilisation des énergies fossiles d’ici 2040. Et pour 2050, ils ont déclaré vouloir devenir neutres en émission de GES. Autant de mesures qui tombent à point nommé puisque la Commission Européenne a déclaré que d’ici 2030, une hausse de 9% des émissions de GES se produira dans le secteur du transport routier.
L’hydrogène, l’avenir
Pour pouvoir atteindre ces objectifs, les constructeurs misent tout sur l’hydrogène. Les véhicules étrennant cette technologie sont équipés d’une pile à combustible ainsi que d’un réservoir dans lequel est stocké l’hydrogène sous pression. Lorsque le dioxygène entre en contact avec cet hydrogène, cela permet de faire fonctionner la pile à combustible au sein de laquelle se produit une réaction électrochimique. De la vapeur d’eau, de la chaleur ainsi que de l’électricité s’échappent et servent à alimenter le moteur. Tout l’intérêt de cette technologie est qu’elle n’engendre aucun gaz polluant ni CO2 et surtout, elle est très silencieuse. Elle a plus d’avantages par rapport aux véhicules électriques en raison de l’autonomie très élevée ainsi que de la rapidité de recharge. Face aux atouts de l’hydrogène, les projets se multiplient pour que plus de camions puissent fonctionner par le biais de cette énergie.
D’autres solutions alternatives au diesel
La principale problématique inhérente à la pile à combustible à hydrogène porte sur les coûts élevés de la fabrication et surtout sur le manque d’infrastructures de recharge en Europe. Sur le continent, il n’existe que 137 stations à hydrogène réparti dans 12 États, ce qui est clairement insuffisant. En attendant la démocratisation de cette technologie, les constructeurs doivent se rabattre sur d’autres solutions propres tels que l’électricité. Les camions électriques à batterie sont devenus indispensables pour pouvoir circuler dans les zones concernées par des restrictions de circulation. Il existe principalement trois constructeurs qui s’activent actuellement dans la conception de ce type de véhicule à savoir Tesla, BYD et Daimler. Si BYD a déjà lancé 12 000 camions électriques sur le marché, Tesla compte sortir des modèles proposant des autonomies record de 500 à 1000 km. Quant à Daimler, le lancement de plusieurs camions propres à travers ses marques Renault, Mercedes-Benz, Scania, Volvo et Daf a été annoncé. À part l’électrique, les constructeurs misent aussi sur le gaz naturel pour faire fonctionner leurs engins. Pour l’heure, cette piste semble être la plus prometteuse sur le court terme, car elle est plus simple à mettre en œuvre et les recherches sur le sujet sont déjà très avancées.
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